antibiorésistance, la résistance aux antibiotiques

Cela fait plusieurs années déjà qu’on nous alerte sur la baisse d’efficacité des antibiotiques : l’antibiorésistance. En cause, leur surutilisation, notamment vétérinaire. Les animaux d’élevage vivent trop souvent dans des conditions d’hygiène déplorables, saleté gérée par les éleveurs à grand renfort d’antibiotiques. Cela revient à cultiver des bactéries dans un bain d’antibiotiques. Sur la durée, seules les souches les plus résistantes survivent et elles sont alors immunisées aux antibiotiques. Ce sont ainsi plusieurs familles d’antibiotiques qui ont perdu au fil des années une grande partie de leur efficacité. Même sans être sous traitement nous consommons aussi régulièrement des antibiotiques, via l’eau du robinet, ou en mangeant de la viande, par exemple.

Des bactéries mutantes insensibles aux antibiotiques

Avec le temps, les souches bactériennes dites toto résistantes sont de plus en plus complexes et tolérantes à divers antibiotiques. Certaines bactéries ont même réussi à s’immuniser contre pratiquement tous les antibiotiques existants. On estime à 700000 le nombre de décès provoqués chaque année par ces bactéries résistantes. Les médias communiquent peu sur ce problème de santé publique, mais l’OMS et plusieurs états ont tout de même placé l’antibioresistance sur la liste de leurs priorités. Le phénomène semble toutefois inarrêtable et exponentiel alors qu’aucune solution viable efficace ou concertée ne semble être en voie de voir le jour. Si les antibiotiques perdaient totalement leur efficacité, ce serait une hécatombe. La moindre plaie serait alors à traiter avec les mêmes moyens que l’on employait jadis, autant dire de la médecine moyenâgeuse.

Des solutions pour remplacer les antibiotiques ?

Bien que l’on puisse supposer que le lobby pharmaceutique n’a pas particulièrement encouragé les solutions alternatives aux antibiotiques, maintenant que leur efficacité se dégrade, de vieilles solutions remises au goût du jour émergent.

Les plantes médicinales et leurs huiles essentielles

La plus médiatique est certainement le médicament à base d’huiles essentielles, substitut aux antibiotiques, mis au point par le biologiste Adnane Remmal et qui lui a valu le prix de l’inventeur 2017 de l’office européen des brevets. En effet on connait les vertus antifongiques, antiparasitaires et antimicrobiennes de certaines plantes (savoir en perdition en France). Une dizaine d’années auront été nécessaires au chercheur pour mettre au point son remède.

La phagotherapie

Une autre alternative, moins connue, connait aujourd’hui un regain d’intérêt après des décennies de loyaux services dans les pays où elle a été développée. Il s’agit des phages ou biophages, des virus qui attaquent spécifiquement une bactérie. Un traitement “chirurgical”, sur mesure, qui cible précisément la bactérie à détruire sans effet secondaire sur le reste de l’organisme (contrairement à l’antibiotique à large spectre qui “fait le ménage sans distinction”). L’usage des bactériophages s’est répandu en ex-URSS et plus particulièrement en Géorgie. Il s’est imposé comme une alternative à la coûteuse production d’antibiotiques durant la guerre froide. Le principe est simple, on soumet la souche infectieuse à toutes sortes de virus jusqu’à ce que l’on détermine lequel est efficace pour phagocyter la bactérie.

La nature peu couteuse de la phagotherapie l’a maintenue à l’écart de la médecine occidentale, à l’exception de l’Allemagne, de par sa proximité géographique.

Si le sujet vous intéresse, ce reportage d’Arte sur les biophages et passionnant :

 

 

 

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